La vérité se fait jour (au soleil)
Tout avait si bien commencé. Le ministre allemand de l'Environnement, Jürgen Trittin, avait annoncé lors de la présentation de la "loi sur les énergies renouvelables" (EEG) que la transition énergétique coûterait à chaque habitant de l'Allemagne l'équivalent d'une boule de glace.
Depuis, les Allemands ont construit des panneaux solaires et des éoliennes et ont fermé des centrales nucléaires. La loi sur les énergies renouvelables a fourni les subventions nécessaires, à l'instar de la rétribution du courant injecté (RPC) chez nous. Les constructeurs d'installations de production d'énergie renouvelable ont été remboursés de la différence entre les coûts de production et le prix du marché.
Le 25 juin 2024, le journal allemand "Handelsblatt" a fait le point sur la situation : "La caisse de la loi sur les énergies renouvelables présente un trou béant. Pourquoi ? Les nombreuses installations solaires produisent beaucoup d'électricité. Surtout pendant les mois d'été, à midi. Et tous produisent en même temps. C'est alors que le prix de l'électricité superflue tombe à zéro ou devient même négatif. Entre les coûts et les revenus, l'écart se creuse de plus en plus. C'est cet écart que la caisse de l'EEG doit compenser.
Pour l'année 2024, on s'attendait à des dépenses de 10,6 milliards et c'est le montant qui a été prévu au budget. Fin juin, il en restait 800 millions. L'été n'est pourtant qu'à moitié terminé. Pas de problème, se dit le ministre de l'Économie et du Climat, M. Habeck. La loi sur les énergies renouvelables exige que le Trésor fédéral finance la loi sur les énergies renouvelables. C'est donc au ministre des Finances Lindner de jouer. Il fournit 8,769 milliards, en espérant que cela suffira pour le reste de l'année. La loi sur les énergies renouvelables coûtera donc cette année 17,369 milliards d'euros. Une boule de glace coûtera donc 173 euros et 69 centimes.
Chez nous, en Suisse, la situation est un peu différente. Nous faisons en effet tout un peu plus lentement - même les erreurs. Nos installations solaires ne produisent pas encore 35 TWh par an, comme elles devraient le faire dans 10 ans. Ces 35 TWh seront également produits principalement pendant les mois d'été et à midi. Ils seront alors aussi inutiles qu'ils le sont aujourd'hui en Allemagne. Si le rendement disparaît mais que les coûts restent, même 60% de subvention ne suffiront pas. La vérité apparaîtra alors au grand jour, en Suisse également.