En Suisse, nous avons voté à plusieurs reprises sur le nucléaire. Et à chaque fois, on constatait un fossé entre les sexes : les hommes pour, les femmes contre. Notre conseillère experte, Irene Aegerter, était dans les années 1990 vice-directrice de l’ASE et responsable de la communication. Elle faisait également partie du « Comité d’information » de la Société nucléaire européenne. Son président, le Finlandais Juhani Santaholma, avait remarqué que les femmes étaient aussi plus sceptiques envers l’énergie nucléaire en Finlande. Il invita donc Irene en Finlande. Elle avait fondé en Suisse, en 1982, l’association « Femmes pour l’énergie ». L’idée : que les femmes travaillant dans le secteur nucléaire se rendent visibles et montrent que le nucléaire, c’est aussi une affaire de femmes.
La Suisse a voté à plusieurs reprises sur la question du nucléaire. Un schéma récurrent s’est alors dessiné : les hommes votaient plutôt pour, les femmes plutôt contre. Dans les années 1990, notre conseillère scientifique Irene Aegerter était vice-directrice de l’Association des entreprises électriques suisses (VSE) et responsable de la communication. Elle siégeait également au Comité d’information de la Société nucléaire européenne (European Nuclear Society). Son président, le Finlandais Juhani Santaholma, constatait qu’en Finlande aussi, les femmes étaient plus sceptiques vis-à-vis de l’énergie nucléaire.
À l’époque déjà, des femmes travaillaient dans les diverses centrales nucléaires européennes. C’est pourquoi Juhani écrivit aux exploitants de centrales en Finlande, Suède, France, Allemagne et Suisse pour inviter ces femmes à Ascona en 1990. Il voulait démontrer que l’énergie nucléaire n’était pas qu’un domaine masculin et qu’il existait déjà de nombreuses femmes engagées en Europe. Le projet s’appelait « Femmes et énergie nucléaire ». L’idée était que ces femmes informent d’autres femmes sur la radioactivité et la production d’électricité nucléaire – de femme à femme.
Une deuxième rencontre fut organisée en Finlande. C’est là que « Women and Nuclear Energy » est devenu « Women in Nuclear » (WiN), car le but était de rallier les femmes à l’énergie nucléaire – avec un atome souriant.
WiN Global fut lancé dans sept pays : bien sûr la Finlande et la Suisse, mais aussi la Suède, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Rapidement, d’autres sections nationales virent le jour, notamment à Taïwan – une première en Extrême-Orient. WiN connut un essor rapide et compte aujourd’hui plus de 35’000 membres dans 140 pays.
À Londres, 800 participantes étaient présentes. Elles ont échangé sur l’évolution positive des opinions dans leurs pays, les derniers progrès technologiques ainsi que les obstacles légaux et politiques – et sur les moyens de les surmonter. Une intervention a été particulièrement marquante : celle du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi. Il s’étonna qu’il ait fallu attendre 32 éditions du congrès WiN Global pour qu’un directeur général de l’AIEA y participe. Son objectif : harmoniser l’autorisation des centrales nucléaires. Toutes les autorités nationales de surveillance devraient appliquer les mêmes critères, de sorte qu’un réacteur homologué au Canada puisse également être construit en Roumanie. Son discours a été chaleureusement applaudi.

Bien entendu, la convivialité n’a pas été oubliée : trois soirées de gala ont été organisées – galloise, écossaise et anglaise. Avec, comme il se doit, les discours des notables
